Donnons les moyens aux Responsables Qualité d'être de véritables leviers de croissance pour l'entreprise !
Plus que jamais les Responsables Qualité doivent aujourd’hui posséder de nombreuses cordes à leur arc. Dans une entreprise, tout le monde s’accorde à dire que ces « moutons à 5 pattes » ont un rôle clé. Cependant, malgré cette évidence et le contexte actuel, ils manquent encore cruellement de moyens.
Faire de la qualité un levier de croissance
Avec des responsabilités grandissantes, les responsables qualité font face à des enjeux de plus en plus importants pour l’entreprise. Le tout en parallèle de leur constant travail de mises à jour réglementaires, de résolution de problèmes de production, de négociations de ressources, etc. En résumé, le responsable qualité est le maillon essentiel de la bonne marche de l’usine. Il doit non seulement être l’expert capable d’imposer le respect de procédures ou de bloquer une production, mais aussi le fédérateur des équipes autour d’un projet commun d’entreprise.
Or, force est de constater que nombreux sont les Responsables Qualité aujourd’hui à souffrir du manque de reconnaissance de la direction et de moyens insuffisants pour mettre en place un système vraiment performant… Et ce alors que les référentiels internationaux conseillent aujourd’hui l’impulsion de la culture qualité par la Direction et non uniquement par le référent qualité.
Pourtant, certaines entreprises montrent l’exemple et prouvent la réelle nécessité d’intégrer plus de moyens. En effet, les entreprises qui ont une croissance à deux chiffres ont bien compris que la qualité inculquée à tous les niveaux et tous les métiers de l’entreprise était un formidable outil de performance industrielle et d’excellence opérationnelle. D’ailleurs, Olivier Boutou, expert AFNOR en sécurité des aliments, a coutume de dire : « Un escalier se nettoie du haut vers le bas ». En d’autres termes, si le dirigeant n’a pas compris les enjeux considérables que constituent la qualité et l’amélioration continue dans une entreprise, il aura beau s’entourer de tous les consultants en stratégie commerciale et marketing de la Terre et des meilleurs commerciaux, il n’arrivera pas à atteindre ses objectifs de croissance.
Nous avons également l’exemple de Tarik HARZY, qui a dirigé plusieurs usines pharmaceutiques. Chez Bayer, lorsqu’on lui a demandé d’augmenter la production de 60 % avec les mêmes effectifs, il a su relever le défi. En s’entourant des meilleurs, il a su créer le dialogue entre les générations, trouver les mots face aux réticences des anciens et fédérer tout le monde autour d’un même objectif. Grâce à une utilisation avertie d’Excel, ils ont mis en place des analyses statistiques qui ont permis d’optimiser tous les processus grâce, aussi, à leur simplification. « Plus c’est simple, plus on obtient l’adhésion ». Segmentant les incidents, ils ont créé ensemble un système de remontée d’informations afin de résoudre les problèmes urgents immédiatement et de capitaliser sur le retour d’expérience. Les résultats n’ont pas traîné. Ainsi ils ont su faire de la qualité une culture et non une contrainte.
Aller vers une véritable stratégie d’entreprise concernant la politique qualité
Ainsi, comme il ne s’agit pas simplement de le vouloir, mais d’agir en conséquence, d’autant plus dans le contexte actuel, répondre à cet enjeu implique un travail à plusieurs niveaux. En effet, l’impulsion de la stratégie et de la culture de la qualité doit en premier lieu venir de la direction.
Aussi à partir de ce point de départ, il s’agit de mettre en place une équipe projet de qualité et de prendre le temps de bien définir le périmètre du projet d’amélioration avant de le lancer. Cette dernière doit être constituée de managers, mais également d’opérationnels et d’experts dans le métier. Il est également possible d’y associer des fournisseurs ou des clients. C’est de cette façon que nous atteignons de meilleurs résultats.
Enfin, prenons le temps nécessaire à l’entreprise pour opérer ce changement. Trop souvent nous sommes tentés d’aller vite et de faire de grands changements dans un scope trop large. Avançons plutôt pas à pas, petite victoire par petite victoire. Si ce temps de recul n’est pas pris, il sera de toute façon perdu a posteriori. Le risque sinon sera d’emmener le manager dans un reporting chronophage qui peut s’essouffler rapidement et démotiver les salariés en faisant de la qualité une simple contrainte.
Un facilitateur pour faire converger toute l’entreprise dans la même direction
Ainsi vous l’aurez compris, la Qualité, c’est-à-dire les méthodes, les bonnes pratiques de fabrication, les procédures, la traçabilité, l’hygiène, la formation, les audits, l’amélioration continue, la remontée des problèmes et la communication autour des succès, doit faire partie du QUOTIDIEN de chaque salarié. Et c’est au directeur ou à la directrice de l’usine de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour y arriver. Les normes doivent être utilisées comme un véritable outil de performance pour l’entreprise et non comme une contrainte. Cela peut se faire au travers d’une solution digitale à condition qu’elle réponde aux problématiques quotidiennes du terrain et qu’elle soit construite sur un dialogue mêlant toutes les générations de l’entreprise. En ce sens le consultant qualité peut constituer un véritable appui au Responsable qualité et un facilitateur en amont et en aval. Les entreprises qui ont su s’adapter ont également compris l’accélérateur de croissance que peut apporter une aide extérieure qualifiée en qualité. Il permet de bénéficier du retour d’expérience d’autres entreprises et d’une réelle expertise métier.
Responsable qualité produit, qualité système et performance industrielle
Remerciements :
Un grand merci aux professionnels qui m’ont apporté leur expérience et leur point de vue, ainsi que leur temps précieux : Loïc Cirou, Tarik Harzy, Fiona Vaira, Carole Lopez, Carine Kessali, Blandine Rosenberg, Olivier Rey, Damien Fouquet.
